Prenez l’habitude de changer !
Introduction
Notre cerveau est une formidable et complexe machine qui intègre un programme d’économie d’énergie très efficace et stable. Très schématiquement, il a été conçu avant tout pour la survie (son cœur reptilien) et a développé, plus récemment, des capacités d’adaptation (néocortex).
Ainsi, c’est uniquement lorsque notre survie est assurée que nous pouvons envisager d’aspirer au bonheur (simplification extrême de la pyramide des besoins théorisée par Maslow) et ceci se traduit par le besoin de réaliser un projet de vie et des projets spécifiques. En résumé, nous sommes tous chefs de projets, chefs des projets qui visent à nous conduire à l’accomplissement de nous-même. Cependant, pour augmenter nos chances de les réaliser, il nous faut développer quelques compétences et mettre en place des habitudes qui nous permettront de progresser jour après jour. Mais avant toute chose, il nous faut être capable de mettre la machine en route.
Cet article a pour objet de vous proposer une stratégie et des outils permettant de développer votre capacité à changer et à partir de là, à mener à bien vos projets. Il s’appuie sur les découvertes récentes faites par les neurosciences.
La mécanique du cerveau
Changer, c’est possible mais plus cher !
Tout ce qui fait notre intelligence, y compris nos habitudes, se traduit, dans notre cerveau, par des connexions entre neurones. Même à l’age adulte, notre cerveau établit, renforce ou détruit des connexions. Pour le cerveau : Créer de nouvelles routes (connexions entre mémoire et décision par exemple) coûte cher, beaucoup plus que d’élargir les routes existantes. De plus, le passage de l’information entretien la capacité d’une voie établie alors qu’elle se dégrade si elle n’est plus utilisée. Donc utiliser et garder ses habitudes, bonnes ou mauvaises demande moins d’énergie au cerveau que de les changer.
Envie et résistance au changement
Des envies, idées et impulsions positives émergent en nous plusieurs fois par jour mais elles sont le plus souvent abandonnées par le cerveau au bout de quelques secondes. Passé ce délais, le cerveau voit arriver des pensées contradictoires qui vont entraver l’élan : « c’est difficile », « impossible », « incertain », « risqué ».
On est généralement motivé pour changer ou lancer des projets. Si l’énergie est insuffisante, le passage à l’action devra faire appel au courage, cette pression que l’on exerce sur soi pour agir. De plus, la motivation est très volatile : le niveau d’énergie dont elle dispose peut s’épuiser rapidement et la focalisation de cette énergie sur un but précis peut changer en quelques secondes. Très vite, la motivation doit passer le relais à la volonté et à la persévérance qui sont beaucoup plus durables, notamment parce qu’elles s’entretiennent par l’exercice.
Les hormones du bonheur
Autres mécanismes en jeu : la fabrication par le cerveau d’hormones. Notre cerveau produit 4 hormones principales associées au bonheur et si nous n’y prenons garde, cette production ralentie, réduisant notre bonheur ressenti et de ce fait, notre motivation. A l’inverse, la réussite peut induire une production forte (de la dopamine en particulier) et conduire à la surdose et à l’addiction.
La dopamine, lorsqu’elle est produite en quantité, nous donne une sensation d’euphorie, notamment à chaque récompense produite par le succès. Le hic, c’est que l’on devient vite accroc : nous avons besoin de renouveler le succès et souvent de l’amplifier. Alors, nous allons devoir ajuster au mieux la difficulté des choses que nous allons entreprendre et célébrer chaque petite victoire pour renouveler, sans abuser. Ainsi, nous nous rendrons compte que le plaisir associé à la quête est plus durable et profitable que le triomphe final.
L’endorphine est l’hormone qu nous permet de réduire la douleur afin de retrouver la sécurité. Là aussi, c’est l’accoutumance qui nous menace, plutôt physique, ici. C’est la variété qu’il faut cultiver pour contrecarrer l’enlisement dans notre zone de confort : s’autoriser à exprimer toutes nos émotions et varier les activités physiques nous sauveront sûrement du marasme.
L’ocytocine est l’hormone de la confiance, notamment délivrée quand nous avons des relations sociales, que nous appartenons à un groupe, que nous avons des contacts physiques. Le risque, c’est l’attachement trop fort qui nous rend dépendant. Pour parer à cette menace, il nous faut être attentif aux signes de confiance qui sont échanger avec les autres, mais aussi avec soi-même et, pour cela, s’efforcer de tenir ses engagements sans oublier de prendre soin de soi.
La sérotonine, elle, est l’hormone de la satisfaction ressentie par la domination des autres ou de soi-même. En tant que dominant, elle nous permet de profiter du respect des autres et de jouir du pouvoir de choisir, en tant que dominé, elle nous permet de profiter de la sécurité et de la décharge de responsabilité. Elle peut nous amener à rechercher les honneurs en permanence. Pour garder la maîtrise de cette hormone, nous n’hésiterons pas à exprimer notre fierté mais nous nous forcerons à perdre le contrôle de temps à autres.
Une fois que nous avons compris tout cela, l’idée, c’est d’équilibrer, en particulier de travailler sur les hormones les plus faibles.
Initier le changement
Découvrir ses besoins
Changer est difficile, compliqué et contraignant, cela nécessite de mettre en place des stratégies de modification des habitudes.
Puisque le changement est coûteux en énergie, il doit répondre à un besoin. Ce peut être :
- Le besoin d’être honnête avec soi-même en réaction avec des choses qui ne nous satisfont pas et qui nous conduisent à définir ce qui doit changer. Dans ce cas, la motivation à changer est généralement d’un niveau faible ;
- Le besoin de répondre à une menace ou la présence d’une situation difficile qui engage notre instinct de survie et là, la motivation est bien plus grande ;
- L’envie d’exploiter le vaste réservoir de compétences, idées, possibilités cachées dans notre cerveau (subconscient, intuition, génie, âme). Et dans ce cas, les profits sont bien plus grands et durables.
La première étape de la stratégie consistera à travailler sur l’identification de nos besoins, voire de les faire grandir pour atteindre le niveau d’énergie d’activation nous conduisant à agir.
Lorsque le besoin de changer aura fait son cheminement dans notre inconscient, nous allons voir surgir les idées et envies en relation avec lui. C’est là que notre énergie (motivation) entrera en jeu pour passer à l’action.
Comment changer ?
Au delà de 5 secondes après l’impulsion perturbatrice (l’idée ou l’envie soudaine de changement), le cerveau met en regard l’énergie disponible avec une énergie d’activation nécessaire, souvent trop grande. Il est possible d’utiliser le flottement cognitif des 5 premières secondes pour court-circuiter le besoin d’énergie d’activation en passant à l’action concrète très rapidement. Ceci est d’autant plus important que seule l’action tangible semble avoir un effet sur la partie du cerveau qui gère les habitudes. En automatisant le passage rapide à l’action, installant ainsi un réflexe ou un rituel, le cerveau prendra l’habitude d’agir, même en cas d’opposition.
Il est bien sûr impossible de mettre en place un plan de bataille en quelques secondes, mais identifier tout de suite la première action à entamer dans les minutes à suivre peut devenir un réflexe efficace.
Il nous est aussi possible de faire appel à de bonnes pratiques (des compétences intégrées en habitudes) pour compenser ou réduire la capacité de notre cerveau reptilien à objecter. Si nous avons envie de réaliser quelque chose, notre cerveau nous dira bientôt que c’est peut-être difficile, long, risqué, mais si nous savons que nous avons les moyens d’évaluer, de planifier et de gérer les risques, la confiance qui en résulte fera que les obstacles sur notre route ne seront pas des ombres gigantesques planant sur notre projet mais simplement des obstacles dont nous prendrons la mesure.
Développer son aptitude au changement
Vous l’aurez compris, changer prend du temps et pour perdurer, il faut ancrer les changements. Pour cela, il va vous falloir mettre en place des habitudes qui vont rendre le tout plus facile, plus économe en énergie. Mais mettre en place des habitudes, c’est comme faire un investissement résultant d’un choix complexe. Pour rendre cet effort possible et de plus en plus facile nous vous proposons de travailler sur plusieurs chantiers :
- Mettre en place des mini-habitudes (réflexes, rituels ou automatismes) qui vont garantir votre capacité à continuer de progresser ;
- Adapter votre façon de voir les choses afin d’avoir à votre disposition l’énergie pour avancer et la résistance pour franchir les obstacles sur votre chemin ;
- Développer vos compétences (bonnes pratiques) qui vont vous permettre de maîtriser l’avancée de vos projets de réalisation ou de transformation.
Ritualiser jour après jour
La première étape pour changer efficacement et durablement quoi que ce soit est de se mettre en condition pour le changement.
Ce que nous vous proposons de faire c’est de mettre en place des activités récurrentes et la principale d’entre elle est celle de prendre l’habitude de voir sa journée comme un mini-projet. Elle repose sur un cycle organisation-réalisation-bilan quotidien.
Dans cette phase, l’important c’est la mécanique et son rodage plutôt que le contenu : construire la route et l’élargir, pour reprendre notre analogie. Ainsi, il est possible de mettre en place ce que l’on pourrait appeler des mini-habitudes.
Les mini-habitudes sont des activités élémentaires qui ne doivent pas demander d’effort : d’une durée de quelques minutes, trop simple pour pouvoir échouer, suffisamment élémentaires pour ne pas susciter de débat intérieur. L’intérêt de procéder ainsi est d’éviter le véto du cerveau mais il faut se concentrer sur le respect de l’engagement à faire, chaque fois que cela est prévu.
Organisation
Définir ses objectifs se fait à plusieurs niveaux : globalement, vous pouvez identifier l’objet des activités que vous voulez mettre en place au sens SMART (Spécific, Measurable, Acceptable, Realistic, Time-bounded) ou DUMBO (Dream-driven, Uplifting, Method-friendly, Behavior triggered, Observable) afin de déterminer précisément où vous voulez aller. Au plan quotidien, vous allez déterminer ce sur quoi vous allez travailler dans la journée.
Deux cas se présentent : soit vous avez un objectif récurrent quotidien comme par exemple celui de consacrer du temps chaque jour à l’acquisition de connaissances, auquel cas, vous allez prendre quelques minutes en début de journée pour déterminer quoi apprendre ou par quel biais vous allez apprendre (exploration de newsletter thématique, par exemple) et ainsi servir indirectement d’autres objectifs, soit vous avez des objectifs sans récurrence ou non quotidiens parmi lesquels vous allez choisir celui ou ceux sur lesquels vous allez travailler dans la journée, et déterminer ce que vous souhaitez réaliser concrètement. Parmi ceux-ci vous devriez avoir celui de passer en revue vos objectifs pour les préciser ou remettre en question de temps à autres.
Pour ce qui concerne les mini-habitudes, il sera utile de se rappeler pourquoi chacune d’elle est importante pour vous.
Consacrer quelques minutes chaque jour, de préférence de bon matin, à organiser votre journée définit un déclencheur pour les activités quand celles-ci n’ont pas de déclencheur prédéfini. Par exemple, vous pouvez décider de programmer une alarme quotidienne sur votre téléphone en fin de matinée pour vous alerter qu’il est temps de clôturer votre programme du matin et vous réserver un peu de temps pour traiter votre courrier électronique, cela vous incitera ainsi à ne pas vous laisser perturber par le flot continu de mails. A l’inverse, vous pouvez choisir chaque matin, après un rapide coup d’œil sur votre boite mail de consacrer une durée déterminée au traitement des messages importants… mais là encore, il vous faudra l’assistance d’une alarme et de la discipline pour respecter les délais ! Bref, il convient de déterminer, pour chaque activité habituelle, quel est son déclencheur.
Réalisation
La réalisation, c’est votre défi.
Vous l’avez dimensionné à son juste niveau en cohérence avec votre gestion de la dopamine : suffisamment ambitieux pour que la récompense vous fasse du bien et pas trop pour qu’il soit relativement facilement atteignable, vous mettant à l’abri d’échecs trop fréquents ou marquants.
Vous l’avez cadré de manière à savoir précisément comment la réalisation va se passer, sans que vous n’ayez le besoin ou l’envie de la remettre en question.
Vous l’avez connecté à un contexte qui fait que vous lui avez donné un sens, du lien avec votre démarche, vos objectifs à moyen et long terme, etc.
Ainsi, la préparation de la réalisation vous donne la motivation pour l’action et chaque réalisation élémentaire démontre votre engagement à maintenir votre dynamique du changement.
Alors, laisser une trace de chaque réalisation est important pour dessiner la chaîne de succès et vous permettre de vous remémorer l’histoire que vous êtes en train d’écrire. Cette trace continue contribue à améliorer votre confiance jour après jour.
Certes, il arrivera des jours où vous ne parviendrez pas à atteindre complètement votre objectif élémentaire. Efforcez vous de prendre en compte cette possibilité et de prévoir que dans un tel cas, produire quelque chose de tangible vous permettra, là aussi, de laisser une trace concrète de ce que vous aurez produit. Aussi, n’hésitez pas à développer une certaine bienveillance avec vous-même : si vous êtes responsable de ce que vous avez fait, vous ne pouvez être coupable que de n’avoir rien fait.
C’est pour cela que dans le cadre de la mise en place de mini-habitudes, votre défi sera de dimension minimaliste car le vrai défi est de respecter l’engagement à faire. Par exemple, si vous voulez faire du sport chaque jour, définissez une durée minimale de quelques minutes, même si elle est quasiment symbolique, elle vous permettra d’accéder au succès les jours où vous n’aurez définitivement pas le temps.
Bilan
Le bilan, c’est votre récompense.
Chaque achèvement, par son simple constat, est un bilan qui viendra enrichir votre capital en possessions, connaissances, aptitudes et confiance, quelque chose qui pourra difficilement vous être enlevé et ce, dès que la réalisation sera terminée mais aussi aux moments où vous formaliserez un bilan périodique.
Dans le cadre de votre cycle, nous proposons de faire un bilan quotidien, idéalement le soir. Vous clôturerez ainsi votre mini-projet du jour, et votre journée avec une note positive qui, sans aucun doute, sera bénéfique pour votre sommeil. Il se peut que vous manquiez ce rendez-vous. Alors, il conviendra de le rattraper avant d’organiser la journée du lendemain, pour cloisonner les cycles. A l’inverse, vous pourrez être tentés de réfléchir aux objectifs du lendemain à l’issue de votre bilan du soir et cela peut-être productif car votre cerveau va y travailler en tâche de fond pendant votre sommeil. Mais cela ne doit pas vous dispenser de valider la planification quotidienne juste avant le passage à l’action.
Il est important également de faire des bilans à plus long terme (hebdomadaires de préférence). c’est une occasion de rejouer la mécanique de récompense à moindre frais mais aussi de consolider la perspective de vos activités dans un temps plus long.
Dans le cadre de votre mise en place de mini-habitudes, ces bilans permettent d’évaluer votre aptitude à mettre en place des habitudes conséquentes et vous devrez vous garder d’en attendre d’avantage car il s’agira pour vous de préparer votre cerveau au changement et les réalisations effectuées ne doivent être considérées que comme un bonus. Ceci étant dit, il ne faudra pas se réjouir trop vite des constats de succès : les habitudes sont d’autant plus fragiles qu’elles sont récentes et il convient de faire d’avantage confiance à sa discipline qu’à son bon sens, d’autan que certaines habitudes seront plus longues à ancrer que d’autres.
Développer sa posture de héros
Marquer l’histoire
Développer sa posture de héros c’est aussi prendre des habitudes. La première de toute est peut-être celle qui consiste à se demander si pour prendre une habitude donnée, vous avez besoin du soutien d’un l’outil : faut-il programmer une activité récurrente ? Est-ce qu’il est possible d’y arriver sans ? Sinon, l’ajout d’une activité dans un outil de suivi ne vient-il pas surcharger celui-ci et être contre productif ? Si l’enjeu n’est pas de taille, peut-être que vous pouvez nous faire confiance ?
Le bonheur peut être généré par la conscience d’impacter le monde qui nous entoure et pour cela, rien de tel que de laisser des traces. Habituez vous donc à laisser des traces pour vous-même ! Des traces qui vous permettront de célébrer vos victoires petites ou grandes et de vous les remémorer avec délice. Profitez des petits plaisirs !
S’entraîner
Le héros ne fait pas que des choses extraordinaires : l’imitation doit être un des outils de son arsenal, d’autan plus qu’il est l’un des plus faciles à manier.
Entretenir l’équilibre des hormones dont nous avons parlé plus haut, c’est comme gérer son alimentation pour préparer l’entraînement… gare aux carences !
A l’inverse, on peut aussi s’entraîner en introduisant volontairement de la nouveauté, de l’instabilité pour développer des équilibres et une capacité de résilience. Ainsi, Léonard de Vinci prenait l’habitude de travailler ses capacités ambidextres et s’exerçait dans toutes les disciplines.
Quoi qu’il en soit, selon votre personnalité, vous préférerez mettre l’accent sur la variété, sur l’excellence, sur la rapidité ou sur l’importance et tout constat de progrès vous apportera une satisfaction, au même titre que l’achèvement d’une tâche. Or, nous pouvons toujours progresser tandis qu’en matière de réalisation les choses peuvent être un peu plus compliquées.
Combattre ses démons
La force des démons, c’est leur capacité à faire grandir le doute, à faire naître des illusions au sujet de freins qui pourraient vous empêcher d’avancer, réduire nos forces.
Pour commencer, il faut décider. Décider, c’est faire un choix et aussi renoncer. Souvent, vous avez l’illusion qu’un choix peut être bon ou mauvais, vous vous interrogez, avant, après… faut-il regretter ? Non, il vous faut apprendre à faire la paix avec vos choix, vous faire confiance, comprendre qu’il n’y a pas de mauvais choix. Parfois, le chemin sera plus long, mais vous en tirerez des enseignements précieux !
Ainsi, il vous faut gérer votre peur de l’échec, et pour cela, vous développerez votre capacité à ajuster la difficulté en découpant les actions composant la réalisation de vos objectifs à votre mesure. Vos objectifs intermédiaires deviendrons alors atteignables à vos yeux.
Plus généralement, il vous faut développer votre optimisme, tout simplement parce que le pessimisme n’est pas utile.
Enfin, il faut prendre conscience que vous n’êtes pas responsable vis-à-vis d’autrui mais avant tout de vous même.
Se surpasser
Se surpasser, dans ce contexte où vous vous rendez compte que l’exploit va vous doper au risque de vous rendre accroc, va peut-être paraître moins glorieux, mais va donner tout son sens à l’expression « héros du quotidien ».
Ce héros là, c’est celui qui réalise son chef-d’œuvre, même si cela doit lui prendre des années. C’est souvent le cas, d’ailleurs, car si changer peut se faire en quelques instants, la maturation qui permet d’en arriver à ces instants fatidiques et la durée nécessaire à l’ancrage du changement sont beaucoup plus longues. Alors, il devient presque nécessaire d’être capable de se satisfaire de ce qui est réalisé, aussi modeste soit-il. Chaque accomplissement quotidien est une pierre de plus à l’édifice, à vous de la dimensionner à la hauteur du petit défi que vous vous lançez chaque jour.
« Chaque jour », là est le premier défi : au travers de la planification des habitudes, le héros identifie chaque jour comment il va honorer ses habitudes.
Lorsque que défi quotidien est lancé, il peut être utile d’avoir l’habitude de visualiser le succès. La visualisation est un moyen de vous donner l’énergie qui va vous permettre de réaliser. Paradoxalement, cette énergie vient d’une sensation de satisfaction similaire à celle qu’éprouve le cerveau quand on a atteint le but. En bref, la visualisation vous met en situation de succès, ce qui favorise votre succès effectif.
« Héros » ne veut pas nécessairement dire « solitaire », nous sommes presque toujours tributaires de choses ou de personnes qui introduisent dans notre plan de bataille une part d’aléa. Moins il y a d’incertitude, plus grande est l’assurance de la maîtrise du résultat , par conséquent, développer son autonomie est utile. Il s’agit par exemple de savoir-faire qui pourront palier au défaut de l’expertise dont vous dépendez. Nul n’est expert en tous domaines, mais la connaissance vous rend moins dépendant quand l’expert attendu n’est pas disponible au moment où vous en avez besoin.
Quelque soit notre but, grand projet, compétition, il est illusoire de croire que l’accomplissement sera libérateur. Alors, mieux vaut multiplier les buts. Rien ne vous empêche de les mettre en relation les uns avec les autres…
Acquérir les compétences du stratège
Ici, nous commençons à sortir du sujet de l’article à ceci prêt que, une de vos habitudes utiles sera d’acquérir sans cesse de nouvelles connaissances et compétences. En l’occurrence, les savoir-faire du chef de projet interviendront dans votre capacité à réduire la force des objections que produit votre cerveau lorsque vous vient une idée : la capacité à évaluer et gérer les risques rendent ce type d’objection acceptable, la capacité à estimer l’effort de réalisation renvoie l’objection de difficulté à votre capacité à prendre des décisions, etc.. Les bonnes pratiques de gestion de projet sont à la portée de tous, l’expérience s’acquiert si on prend l’habitude de prendre en considération ces bonnes pratiques.
Changer les habitudes
Mettre en place des habitudes
Pratiquement tous les comportements sont pilotés par des habitudes, bonnes ou mauvaises et c’est à nos habitudes que nous nous raccrochons en période de stress comme un filet de sécurité.
Mettre en place de nouvelles bonnes habitudes est difficile, par contre, remplacer des mauvaises habitudes par des bonnes l’est beaucoup moins.
Ceci étant dit, vous n’échapperez pas au besoin de concentrer une motivation dont le niveau est fluctuant pour rapidement laisser place à la volonté, que vous pourrez entretenir, afin que le changement dure, le temps que votre cerveau puisse s’adapter et faire les modifications durables dont il est capable grâce à la neuroplasticité.
Le cycle de l’habitude se décompose en trois étapes : le déclenchement, la routine et la récompense. Changer une habitude de la manière la plus efficace, c’est conserver le déclencheur et la récompense pour ne changer que la routine. Ainsi, il est plus facile de convaincre notre cerveau qu’il est plaisant de réaliser ce que l’on veut faire, puisque la récompense subsiste, et de changer les croyances qui maintiennent les habitudes en place.
Il devient aussi plus facile d’échapper à la perte d’habitude qui s’apparente à la courbe de l’oubli, dans le sens où la mécanique qui reste en place n’a pas besoin d’être rodée, répétée à fréquence élevée après le changement, mais simplement entretenue comme si elle était déjà en place.
Lorsqu’elle est bien installée, l’habitude opère un passage vers le subconscient qui se traduit par une disparition des émotions liées au changement. La hauteur du défi qui générait des sentiments de peur ou d’excitation s’estompent et laisse place à de l’ennui. L’ennui est donc un signe que l’habitude est ancrée. A vous alors de déterminer s’il faut aller plus loin, être plus ambitieux, au risque de vous exposer à nouveau au véto de votre cerveau mais avec le besoin de satisfaire votre soif d’accomplissement et d’accéder à la maîtrise de soi.
Les habitudes et la performance
Mettre en place des habitudes demande un certain niveau d’énergie mais celui-ci peut être donné par les premiers succès. Il est donc essentiel de prendre en compte la progressivité pour garantir les premiers succès et échapper à l’accoutumance.
Lorsque l’habitude est en place, le cerveau reste en alerte tant que la tâche n’est pas accomplie. Vous pouvez profiter de ce mécanisme pour engager votre cerveau dans des travaux en tâche de fond (ce sera le cas lorsque vous initierez la définition de vos objectifs du lendemain) pour vous préparer et ainsi avoir une meilleur concentration sur les sujets quand vous démarrerez les tâches.
Les gains en performance viennent à la fois de renforcements et de stimulations : avec l’habitude, vous prendrez conscience que sortir de votre zone de confiance devient amusant. Il y a un effet de levier : en développant volonté et confiance, on devient plus tenace, plus rapide, plus efficace pour n’importe quel objectif.
Au final, il est possible de mettre en place les habitudes qui vous engagent et nous maintiennent le plus souvent possible dans l’état de flow :
- se mettre dans un contexte qui permet de se concentrer totalement sur une seule tâche à la fois, tout en n’empêchant pas l’alternance qui oxygène l’esprit
- se lancer un défi de taille qui mobilise ses compétences
- prendre l’habitude de définir clairement les règles de son action et précisément ce qui en fait le succès
- se faire un retour en temps réel sur sa progression
- prendre conscience que l’expérience de l’état de flow est satisfaisant en soi, indépendamment du but que l’on atteint
Conclusion
L’accomplissement de soi est une destination lointaine et absolue qui se révèle au fil du cheminement que l’on suit jour après jour. Il est impossible pour vous de rester sur le chemin sans le support de vos habitudes et pour aller dans la bonne direction, il faut qu’elles aussi soient bonnes.
Vous pouvez relativement facilement remplacer vos mauvaises habitudes par des bonnes, mais c’est la mise en place de rituels destinés à maintenir votre dynamique qui risque de vous faire défaut. Pour cela, la mise en place et l’exercice d’activités récurrentes quotidiennes, aussi élémentaires soient-elles est fondamentale. L’essentiel est dans le respect de l’engagement à faire et le plus souvent, l’engagement doit passer par l’écrit. C’est pourquoi BeetleChoice Solutions vous propose des outils, et notamment BeetleDo qui vise à vous permettre de développer votre capacité à changer votre vie, à trouver le bonheur dans le mouvement, autant que dans le succès.
Pour aller plus loin :
Pour les pros :
L’accompagnement au changement dans les organisations :
https://beetlechoice.com/methodes/itil/changement-organisationnel/
Les activités du chef de projet :
https://beetlechoice.com/bases/chef-de-projet/
L’amélioration continue :
https://beetlechoice.com/methodes/itil/csi/
Pour tous :
Les objectifs SMART :
Article à venir sur notre blog
Prendre des bonnes habitudes avec l’outil BeetleDo :